Tableaux: Notes
Adam et Eve déambulent nus, dans le désert d'Atacama dans l'altiplano Chilien. Eve est en extase, en souffrance peut-être? Ses mains sont crispées sur ses seins. Adam a un putain de mal de crâne, et se tient la tête, accablé, en pleine confusion. L'eau et le ciel sont en feu. L 'air est solide. Du sel, partout, brûle et aveugle une lumière barbare.Une ligne sombre traverse horizontalement la scène. Route ou pure géométrie? Mirage? Concept? Symbole? comment l'emprunter? A l'est, énigmatique mouvement de foule en panique, manif, grève, ou fuite, des ombres, en costumes trois pièces, bras de chemise et attaché-case à la main, certains masqués, anges ou fantômes, en contresens de l' Histoire....
Perturbation des repères et des échelles de grandeur , décontextualisation , transparence, confusion des plans, abstraction virtuelle et figuration conceptuelle, autant de paramètres qui se se heurtent, et s'interfèrent dans d' improbables hybridations.
Ce tableau est l'aboutissement d' une longue série de travaux réalisés depuis plusieurs décennies autours de thèmes récurents, liés aux problèmes environnementaux, au réchauffement climatique, aux drames et passions humaines, l'amour, l'érotisme, la guerre, la mort, l'enfer, le paradis, l'apocalypse avec de nombreuses références mythologiques, bibliques ou historiques....
Peindre aussi, MAINTENANT, dans l'isolement et l' urgence du confinement, et en sortir , à poil, évidemment, avec aussi la nécessité de repenser son rapport au monde.
Icare, à s'être trop approché du soleil, à perdu ses ailes et chute dans un maelström coloré...
Tentative ici:
La combinaison d' un espace abstrait tourbillonnant et psychédélique évoquant quelques fractales numériques ou autres cristaux liquides, avec ce corps dessiné sans crayon et peint sans couleur . Modelé et immatériel...Deux esthétiques contradictoires (chez les modernes) et ici symbiotiques.
D' où une confusion, une perte de repères, qui tentative présomptueuse(comme celle d'Icare?), contribuerait à une sensation de vertige et de chute
Titre 1
Vénus, ici surprise dans une improbable torsion extatique et en plein spasme...
Rêve mauve et fuchsia , irisé de scintillances diaprées
L' érotisme, un thème omniprésent dans ma démarche, comme contrepoint de l'enfer et du paradis.
Cette œuvre est construite comme une scène de théâtre:
Au premier plan, des ruines de colones antiques, certaines immatérielles et transparentes, encadrent et s' ouvrent sur une vaste prairie aux couleurs phosphorescentes
Dans le premier tiers gauche, en bas , au cœur des herbes folles, un cerf en majesté et ses deux biches nous toisent, sentinelles immobiles....
A l' arrière plan, au delà de collines fumigènes, l'horizon est barré par des cheminées d' usines et celle d' une centrale nucléaire.
Le ciel où brillent d' innombrables étoiles, est ionisé par une aurore boréale.
Depuis Paul Valéry on savait les civilisations mortelles. La nature se porte fort bien de cette disparition humaine, et après Tchernobyl, la vie sauvage foisonne, mûte, et, s' épanouit
Eros et thanatos toujours ici évoqués, mort et renaissance encore, avec le cerf, animal symbolique par excellence, et cette parabole de l'antique à l'atome....
Dans une immensité désolée, déjà le désert d'Atacama, un homme ou son avatar, au visage angélique ,avance.
Absent, transparent, immatériel....
Ciel de cataclysme nucléaire, nappe noir qui traverse et balafre horizontalement la toile.
Cette toile, jalon important dans ma démarche et que j'ai réalisé après "Hibrid", marque un tournant dans mon travail et annonce clairement mes travaux les plus récents.
Toile, prémonitoire et hypnotique, que j'ai commise tout juste après la crise de 2008.
Parabole d' ombres venues du fond des temps et errant dans un désert abstrait et stérile....Dunes sableuses, pigmentées de limonite et de terres brûlée, terrils, déchets, poussières, sans doute crées de la main de l'homme....
... Jusqu'à ces humanoïdes dérisoires s'affairant en combinaisons de décontamination pour tenter de bâtir ou de sauver on ne sait quoi... Des Châteaux de sable?
Dyptique opposant et hybridant abstraction et figuration conceptuelle, deux constantes récurrentes de mon travail.
Dans cet autoportrait ambiguë (élévation ou chute?) et surdimensionné, théâtral et baroque, je me suis mis en scène(action, performance), en contreplongée, bras ouverts et en croix, au risque de l'interprétation ...
Tableaux de confinement. Une saison en enfer
La femme, dans tout ses états, et dans sa nudité biblique, y est omniprésente jusque dans les courbes et le dépouillement du paysage
Rêvée ou rêvant, en extase ou en souffrance, en apesanteur ,en plongée, en chaleur, en apnée….Feux du désir ou de l’ extinction.. Flux et reflux. Tourbillons vertigineux de l'espace , de la matière et du temps.. Des autoportraits aussi.. De la mise en scene. Arbre mort de solitude ou qui tente de survivre dans un néant de sel.
Cette Saison en enfer se conclut sur Adam et Eve sortant du confinement pour un nouveau départ qui est aussi un retour vers le futur.
Pas une rupture ou un exil, une boucle plutôt, qui s’ approprie aussi l’héritage du passé, de l’histoire, de mon histoire, comme une renaissance possible
Cette série a été réalisée pendant la période de confinement du printemps 2020
L’isolemen, la privation de liberté, inédite à cette échelle et en temps de paix, les conséquences sociaux-économiques, marqueront, sans doute, un tournant dans l'histoire de notre monde contemporain. Mais surtout, et bien au-delà de ces contingences matérielles et humaines, les évènements de ces dernières semaines de folie interpellent quant à la fragilité de notre monde :
Comment un minuscule virus, bien moins meurtrier que nos sorties de routes a pu ainsi bouleverser et paralyser, jusque dans nos certitudes et nos libertés les plus fondamentales ?
Et d’ évoquer ces vanités, représentation allégorique de la mort, du temps qui passe,, de la vacuité des passions et activités humaines, étude, argent, plaisir, richesse, pouvoir, de nos maîtres anciens ou contemporains
Au-delà d’un drame sanitaire, cette pandémie et ses conséquences, interpellent sur la fragilité de notre civilisation, et questionnent sur notre rapport au monde
A titre individuel, cet isolement social,a largement contribué à un retour sur soi, une plongée, d 'aucun parleront de régression, afin de revenir aux fondamentaux de la création, plus que jamais necessaire, et vécu là, comme un acte salvateur de résistance et de réflexion aux pollutions et aux folies du monde..
C' est peut être dans ces moments d’ exception où le monde bascule, que créer, et pour moi, peindre, prends et reprends réellement tout son sens
Alain Rosenbach.. Juillet 2020
Florilège
Sélèction de peintures réalisées sur une quinzaine d'années et représentatives de l'ensemble ma démarche jusqu'aux oeuvres les plus récentes
Le corps dans tous ses états,, figuré et défiguré,, jouissant, hurlant, baisant..... de l'amour et de la guerre
Egalement un ensemble réprésentatif des deux dernières décennies et où sont abordés, pour résumer de façon très synthétique, l'homme et son rapport à la nature et au monde
Grand voyageur, amoureux de la nature, de la haute montagne et des grands espaces, passionné également par la minéralogie, J'ai très tôt été sensibilisé aux questions environnementale et aux conséquences dramatiques de la pollution et du réchauffement climatique....